mardi 19 février 2008

Youssou N'dour

Youssou N'dour est né le 1er octobre 1959 à Dakar au Sénégal. Son père Elimane est ouvrier. Sa mère Ndèye Sokhna Mboup est griotte. Dès son plus jeune âge, il préfère la musique à ses études. Mais ses parents sont intraitables et désirent le voir réussir. Pourtant à onze ans, il décide d'intégrer la troupe théâtrale Sine Dramatique. Remarqué par un musicien du Dounia Orchestra, Pacheco, celui-ci le recommande auprès du Diamono et particulièrement de Charlie Diop. Il entre au sein du groupe et attend patiemment son heure de gloire. Le véritable déclic se produit alors qu'il n'a que treize ans. A l'occasion de la mort de Papa Semba Diop dit Mba, leader du Star Band de Dakar, le Super Diamono compose un morceau que le jeune Youssou, de sa voix si particulière, doit interpréter lors d'un concert de soutien à sa famille à Saint-Louis. C'est un véritable succès.
Après ce premier essai, le Diamono est invité à se produire à Banjul en Gambie. Ne prévenant pas son entourage, Youssou est considéré comme fugueur. A son retour, son père le sermonne et une véritable explication a lieu. Finissant par convaincre son père de sa vocation, Youssou intègre l'Institut des Arts de Dakar. Il y apprend entre autres le solfège.
En 75, Youssou N'dour rejoint un nouvel orchestre nouvellement engagé par un club réputé de la capitale, le Miami. En raison de son jeune âge, c'est le père qui négocie son contrat avec le maître des lieux, Ibra Cassé.

L'Etoile
Il y reste jusqu'en 79, date à laquelle il monte avec un autre chanteur, El Hadj Faye le groupe l'Etoile de Dakar, la direction d'orchestre étant réservée à Badou Ndiaye. Il démarre en trombe avec le tube "Xalis" (l'argent). En 81, les deux chanteurs ne s'entendant plus très bien, Youssou quitte le groupe et en reforme un autre, le Super Etoile. Tout lui réussit. Il est l'incontestable n°1 des hit-parades dans le genre mbalax. Comme les griots dont il descend, il chante la vie quotidienne, l'amitié, ou les fêtes religieuses. Mais sa grande réussite semble être l'invention d'une nouvelle danse qui fait fureur dans les clubs de la capitale sénégalaise, le "ventilateur". Le tout sur une musique mélangeant rythmes traditionnels et instruments modernes. Quelques tubes, "Wala walo", "Nadakaro" ou "Indépendance" sont la base de son succès. La production de ses albums (souvent distribués en cassette) se fait aux Editions Madingo.
Sa voix légèrement cassée, son autorité au sein de son groupe et son charisme grandissant font de Youssou, le nouvel ambassadeur de la musique sénégalaise. A l'âge de 24 ans, le jeune homme est déjà un homme d'affaire avisé, à la tête d'une véritable entreprise qui emploie musiciens, managers, secrétaires … Il est aussi propriétaire du Thiossane, le club où le groupe se produit quand il n'est pas en tournée. Enfin, il soigne son image, celle d'un bon musulman qui ne boit pas ni ne fume. Fils exemplaire, il vit avec ses parents dans le quartier de la Médina à Dakar, qui l'a vu grandir.
Si les pays de l'Afrique de l'Ouest accueillent la nouvelle star sénégalaise comme un des leurs, la tournée européenne qui débute en mai 84 semble plus difficile. Elle débute à Paris par l'Africa Fête, festival culturel africain qui pour une soirée accueille les pionniers de l'afro-rock, Osibisa et Youssou N'dour. Le 18 mai 84, ce dernier fait donc un triomphe non seulement devant ses compatriotes immigrés (qui avaient eu l'occasion de le voir à Paris dans un club quelques mois auparavant) mais aussi devant le public parisien. L'événement se passe à l'Espace Ballard et dure trois heures. La tournée se poursuit en Allemagne, en Angleterre, en Suède, en Finlande, en Norvège et en Suisse. En France, il prend contact avec le label Celluloïd et lui confie ses intérêts.

Tam-Tam
Revenu en Afrique, Youssou N'dour entreprend avec le Super Etoile une nouvelle tournée africaine, de la Mauritanie à la Côte d'Ivoire. Artiste ambitieux, il désire faire écouter sa musique et ses chants en wolof au plus grand nombre. Il retourne en France pour le Festival du Printemps de Bourges en 85, joue en première partie du chanteur
Jacques Higelin avec le Guinéen Mory Kanté dans l'immense salle de Bercy du 12 septembre au 12 octobre à Paris et revient dans la capitale française en décembre pour une semaine de concerts en vedette au Théâtre de la Ville. A cela doit s'ajouter sa participation au disque "Tam Tam pour l'Ethiopie", à l'initiative de Manu Dibango, pour le soutien à la lutte contre la famine dans ce pays. Le voilà donc sur tous les fronts musicaux ce qui ne peut que contribuer au développement de sa carrière internationale.
Après une nouvelle série de concerts à Paris au Théâtre de la ville en mars 86, "You", idole au Sénégal devient un véritable ambassadeur de la musique africaine et va défendre ses couleurs jusque de l'autre côté de l'Atlantique, aux Etats-Unis et au Canada, trois semaines durant. Le succès est à nouveau au rendez-vous et des journaux comme le magasine américain Time ne tarissent pas d'éloge devant la performance musicale et scénique du "showman".
Rencontré pour la première fois en 84, Peter Gabriel devient vite un ami de Youssou. Il l'embauche d'ailleurs pour faire la première partie de sa tournée américaine avec deux dates mémorables au Madison Square Garden de New York en 87. Sur la lancée, ils font le tour de l'Europe suivant le même principe.
C'est au cour d'un véritable périple mondial en 88 avec des stars comme Sting, Peter Gabriel, ou Tracy Chapman, que Youssou N'Dour accède à la cour des grands. Les concerts sont donnés au profit d'Amnesty International. Cette aventure dans laquelle il s'est engagé sans vraiment se rendre compte de l'impact, a métamorphosé son image, de gloire nationale, il devient vedette planétaire.

1989 : "The lion"
Toujours aussi apprécié dans son pays, il entreprend une tournée qui rassemble 4000 spectateurs à Rufisque, 3000 à Rosso, 4000 à Kaolack ou Zinguichor; et quelques milliers à Nouakchott en Mauritanie. L'"Enfant chéri de la Médina" réussit à cette occasion à réunir quelques quarante techniciens et musiciens, accompagnés d'énormes camions transportant le matériel (alors que les routes ne sont pas toujours praticables). Youssou N'dour semble déterminé à montrer son professionnalisme malgré les difficultés de logistique.
En 1989, sort son premier disque pour le marché international. Signé chez Virgin, "The lion" ("Gaiendé" en wolof) est un album dont les coûts de production sont très importants. Si le mbalax est toujours le moteur essentiel de sa musique, il est accommodé ici de nappes de synthés, et d'arrangements sophistiqués dignes de studios de haute technologie. Peter Gabriel est invité pour un duo "Shakin' the tree", et joue les grands conseillers es-production. Si certains aficionados de "You", commencent à parler de dénaturation de sa musique, d'autres voient dans ce disque les débuts de la fusion africaine.
En même temps qu'une tournée européenne qui passe par Paris le 2 novembre 90 à l'Olympia, "Set" le deuxième album chez Virgin, sort en octobre (alors qu'il était sorti en décembre 89 sous forme de cassette au Sénégal). Si le Super Etoile de Dakar forme le noyau central des musiciens, quelques treize autres viennent s'y ajouter et introduisent ainsi des sonorités nouvelles (accordéon et violoncelle) même si l'instrument fétiche, le tama (petit tambour d'aisselles) reste la star des instruments. Sans changer d'optique par rapport au précédent album, Youssou donne là toute la mesure de son talent en révélant une richesse musicale considérable.
Si dans l'univers de la world music, les échos sont extrêmement favorables, les ventes de disques semblent insuffisantes pour le label Virgin qui en avril 91, décide de ne pas renouveler le contrat de Youssou N'Dour.

1992 : "Eyes Open"
A l'occasion d'un show-hommage à Nelson Mandela à Dakar en 91, l'artiste invite Spike Lee, réalisateur noir-américain à venir y assister. Alors que Youssou est en rupture de maison de disques, ce dernier le contact un peu après pour produire un nouvel album. C'est "Eyes Open" qui sort au printemps 92. Enregistrés à Dakar avec son groupe et Jean-Philippe Rykiel dans un studio très moderne qui appartient à Youssou, les quatorze titres sont chantés en anglais, wolof et français. Les sections de cuivres et le mixage se font à New York. "Africa remembers" dédiée à la diaspora noire est la chanson qui est choisie pour être le support du clip de lancement, réalisé évidemment par Spike Lee.
En juillet de la même année, il reprend une tournée en France qui passe par le Bataclan à Paris les 15 et 16 octobre. Mais c'est l'année suivante, qu'il marque un grand coup en montant un spectacle véritablement créatif : en effet, le 17 juillet, à l'occasion du Festival Paris Quartier d'été, l'Opéra de Paris (Garnier) ouvre ses portes à Youssou N'Dour pour "Africa Opera" fresque autour de l'identité africaine avec la participation d'
Angélique Kidjo, Aïcha Kone et Djanka Diabaté. Ce type de prestation est peu fréquent dans le temple de l'art lyrique et rend l'événement exceptionnel.

"Seven seconds"
De son propre aveu, Youssou estime que sa musique tarde à s'imposer à l'étranger. Pourtant avec le simple intitulé "Seven Seconds" chanté en duo avec Neneh Cherry mais sans consonance africaine, il se fait plus largement connaître du grand public, amateur généralement de musique anglo-saxonne. Véritable carton commercial à travers le monde (1.500.000 exemplaires vendus), le titre lui permet une percée dans le domaine de la variété internationale.
En 94, le nouvel album profite des retombées de "Seven seconds". Intitulé "Wommat" (Le Guide), il est vite classé dans les charts européens, preuve que la star sénégalaise a enfin conquis les marchés extra africains. On trouve une reprise de Bob Dylan, "Chimes of Freedom" et "Undicided", le simple remixé par le duo français
Deep Forest. Youssou se veut ici le guide musical de ses aficionados dont le nombre grandit au fur et à mesure des tournées qu'il effectue régulièrement en Europe et en Afrique de l'Ouest.
Toujours entreprenant, le "Prince du Mbalax" s'aventure dans le monde traditionnel des griots africains (dont il est un descendant) et leurs rend hommage en chantant avec Yandé Codou Sène, grande personnalité de la scène sénégalaise sur un album "Voices of the Heart of Africa". Chansons traditionnelles et ballades sont au programme de ce disque magnifique, co-produit avec le label allemand, World Network en 96. Le 20 septembre, il décroche avec
Papa Wemba, le prix du "meilleur artiste africain" des premiers Trophées de la musique africaine organisés en Afrique du Sud.

Coupe du Monde 98 de football
En 97, les deux artistes s'associent pour le compte du Comité International de la Croix Rouge, avec d'autres musiciens africains pour une chanson "So why ?", composé par Wally Badarou et qui appelle à la réconciliation de l'Afrique.
Mais l'événement est sans conteste la participation artistique de Youssou N'dour à la Coupe du Monde 98 de football en France. Le titre "la Cour des grands" avec la chanteuse belge
Axelle Red comme choriste exceptionnelle, est retenu comme hymne par Michel Platini, responsable de l'organisation de cette grande manifestation. Passionné de football et internationalement reconnu, Youssou N'dour élargit encore son image. Cette année-là, on l'entend également sur l'album d'Alan Stivell, "1 Duar". Mais si aucun nouvel album n'apparaît dans le paysage musical international, Youssou ne sort pas moins de quatre cassettes au cours de l'année 98.
Au printemps 99, il donne un concert exceptionnel sur la scène new-yorkaise du Hammerstein Ballroom au cours duquel Stevie Wonder fait une apparition mémorable.
Devenu star, chacun de ses disques est attendu avec beaucoup d'intérêt. C'est le cas de "Joko" (From Village to town) qui après de long mois de maturation voit enfin le jour en février 2000. Pour le marché international, Youssou déploie les grands moyens. Sur cet album, il y a Wyclef des Fugees qu'il a rencontré à Londres et qui a travaillé sur trois titres. Il y a aussi Peter Gabriel et Sting qui viennent apporter leur contribution en chantant sur un titre chacun. Finalement, la musique du chanteur sénégalais s'apparente à une pop de facture internationale, que celui-ci ne renie d'ailleurs pas du tout.
C'est cette double casquette de chanteur traditionnel et de chanteur international que Youssou N'Dour souhaite mettre en avant lors du Grand Bal qu'il donne à Paris Bercy le 21 octobre 2000. Il organise même la venue à Paris d'une partie de ses fans sénégalais. Composé de deux parties, le spectacle présente d'abord une série de duos de l'artiste avec des chanteurs aussi variés que Cesaria Evora, Zazie, Passi ou Peter Gabriel. Puis après une longue pause, c'est le moment du grand bal qui dure toute la nuit.
Chanteur et musicien remarquable, homme d'affaire avisé, la star sénégalaise multiplie les activités et semble vouloir occuper tous les terrains de la création musicale. S'il produit d'autres artistes comme Cheikh Lô, c'est pour favoriser le mouvement artistique africain, pour l'aider à le structurer et lui donner une chance de réussir le crossover. Vaste entreprise qui ne fait pas peur à l'"Enfant de la Médina" !
Février 2001, notre chanteur s'associe au HCR (Haut Commissariat des nations unies pour les Réfugiés) pour enregistrer un album dont les fonds financeront des projets dédiés à l'éducation d'enfants réfugiés. Ensemble, et avec le concours de musiciens dont la vie est marquée par l'exil et le déracinement, ils réalisent "Building Bridges".

2002 : "Nothing's in Vain"
En octobre 2002 sort l'album "Nothing's in Vain" qui rend hommage à sa terre sénégalaise et à sa langue natale, le wolof. Les instruments traditionnels ne sont pas oubliés dans cet opus feutré où l'on retrouve les sonorités de la kora, du balafon ou du xalam.
Néanmoins, le titre qui fait sensation et qui est l'objet du premier single est "So Many Men", un duo avec Pascal Obispo. Celui-ci est d'ailleurs le compositeur de deux autres titres sur cet album : "Africa dream Again" et "Joker". Autre clin d'oeil à la France : la reprise d'un titre de Georges Brassens, "Il n'y a pas d'amour heureux".
Une tournée européenne démarre le 31 octobre au festival des Docks du sud à Marseille et passe le 10 novembre par l'Olympia de Paris où il est rejoint sur scène par Pascal Obispo et Eric Serra, qu'il avait connu à ses débuts lors de ses premiers spectacles parisiens avec Jacques Higelin au palais omnisports de Paris Bercy.
Youssou N'Dour fête Noël, comme chaque année à Dakar, par un grand concert au stade Demba Diop. Toujours basé dans la capitale sénégalaise, le musicien a besoin de se ressourcer chaque fois qu'il le peut dans son pays d'origine, et de retrouver sa famille : sa femme Mamie Camara avec qui il est marié depuis 1990 et leurs quatre enfants.
En mars, il doit entreprendre une grande tournée nord-américaine qui est censée le mener dans 38 villes du 26 mars au 15 mai dans 38 villes, mais il annonce le 7 mars l'annulation de celle-ci pour des raisons politiques liées à son désaccord avec les Etats-Unis sur la crise irakienne.
On retrouve Youssou N'Dour le 31 mai sur la scène du Palais Omnisports de Paris-Bercy. Le 9 août, c'est à Dakar qu'il recrée l'ambiance de la grande fête parisienne.

2003 : "Sant Allah" ("Egypte")
Novembre 2003 voit la sortie sur le marché sénégalais d'une cassette intitulée "Sant Allah", composée de morceaux acoustiques et mystiques, éloignés de son répertoire habituel. Pour cela, il a fait appel à un orchestre égyptien et à l'arrangeur Fati Salama. Musulman soufi, le chanteur sénégalais prouve ainsi son attachement à ses racines, à la tradition spirituelle héritée de sa mère tidiane et de son père mouride, à l’enseignement des grands cheikhs marabout du Sénégal.
Le 22 mai 2004, Youssou N'Dour donne un grand bal à Paris-Bercy avec le Super Etoile. En même temps, sort sur le marché international le disque "Allah-Egypte", la version CD de "Sant Allah". Il joue ce nouveau répertoire au Festival des Musiques sacrées de Fès, au Maroc (28 mai-5 Juin), puis entame une longue tournée américaine.
"Allah Egypte" remporte un grand succès : plus de 400.000 exemplaires vendus sur le marché international. Le 13 février 2005, Youssou remporte une grande distinction, un Grammy Award pour cet album consacré meilleur album de world music contemporaine de l'année.
En mars de la même année, il co-organise Africa Live, un grand concert contre le paludisme, qui réunit à Dakar plusieurs grands noms de la musique africaine : Tiken Jah Fakoly, Corneille, Manu Dibango ou Orchestra Baobab. On comptabilise près de 50.000 spectateurs.
Parallèlement sort en librairie "Youssou N'Dour, l'enfant de la Médina", une biographie de Michelle Lahana, manager du chanteur.

"Retour à Gorée"
Durant l'année 2006, Youssou N'Dour se lance dans de nouveaux projets. Il est l'objet d'un documentaire intitulé "Retour à Gorée". Sous la caméra attentive de Pierre-Yves Borgeaud, You rencontre des jazzmen à la Nouvelle Orléans, Atlanta ou New York, répète et joue avec eux. Sorte de road movie musical, le film évoque l'esclavage et l'influence des musiques ouest-africaines dans le blues et le jazz américains. Le périple se termine au Sénégal. Youssou emmène son nouveau band sur l'île de Gorée, au large de Dakar, un lieu hautement symbolique. Ils y donnent un concert emprunt d'une forte émotion.
En mars 2007, c'est la sortie de "Amazing Grace", film de fiction réalisé par le Britannique Michael Apted qui retrace l'histoire de l'abolition de l'esclavage en Angleterre au XVIIIe siècle. Youssou N'Dour joue le rôle d'un ancien esclave d'origine nigériane, devenu poète et écrivain.
A peu près à la même période, au Sénégal, le leader du Super Etoile sort un nouvel album studio de huit titres originaux, "Alsaama Day", "bonjour". Avec ce disque, le musicien dakarois souhaite faire taire les voix qui l'accusent de manquer d'inspiration. Une tournée nationale démarre le 9 juin.
En juillet 2007, Youssou N'Dour présente en ouverture du 41e festival de jazz de Montreux son "Retour à Gorée Jazz Project". Juste avant le concert, il propose une marche de soutien aux victimes du conflit du Darfour. L'initiative est bien suivie.
Plus tard dans la soirée, sur la scène du Miles Davis Hall, il propose un répertoire très jazz, accompagné de Moncef Genoud au piano, d'Idriss Muhammad à la batterie, Grégoire Maret à l'harmonica, Pyeng Theadgill, à la voix et James Cammack, à la contrebasse. En fond de scène sont diffusées des séquences du documentaire tourné entre les Etats-Unis et le Sénégal. Le film est récompensé par plusieurs prestigieux prix (Festival du réel à Nyons, Prix Suissimage).

Discographie
Immigrés:1982
Bitim Rew:1984
Nelson Mandela:1986
The Lion:1989
Set:1990
Eyes Open:1992
Diapason Plus:1995
Guide (Wommat):1994
Lii:1996
Djamil:1996
Voices from the Heart of Africa[2]:1996
Inédits 84-85:1997
St. Louis:1997
Spécial Fin D'année Plus:1998
Joko: The Link:2000
Rewmi:2000
Le Grand Bal:2000
Le Grand Bal à Bercy:2001
Ba Tay:2001
Nothing's In Vain:2002
Youssou N'Dour and His Friends:2002
Kirikou:2004
Sant [3]:2004
Rokku mi rokka[4].:2007


Compilations
The Best of Youssou N'Dour:1995
Immigrés/Bitim Rew:1997
Best of the 80's:1998
Hey You: The Essential Collection 1988–1990:1998
Birth of a Star:2001
Rough Guide to Youssou N'Dour & Étoile de Dakar:2002
7 Seconds: The Best of Youssou N'Dour:2004
Alsamaday:2007

Salif Keïta

Nom de scène : Salif Keïta
Date de naissance : 25 Août 1949
Lieu de naissance : Mali
Style musical : World Music



Biographie


Salif Keïta naît au Mali le 25 août 1949। Né Albinos, noir de peau blanche, Salif Keïta est rejeté par sa famille qui voit en cette différence un signe maléfique। Renié, caché, isolé, Salif Keïta découvre la solitude et la honte ; il trouve réconfort auprès des animaux et puise ses ressources dans la nature। Pour tromper son ennui, Salif Keïta imite ses amis, les oiseaux, et développe des capacités vocales exceptionnelles. Seul, il se plonge dans les livres et se prend de passion pour les chants des griots, poètes itinérants, qui transmettent les traditions orales de génération en génération.

Son père, fier agriculteur de père en fils, refuse de voir son fils emprunter cette voie de saltimbanque। Persuadé de sa vocation, Salïf Keita n’a qu’une solution, quitter son village pour s’installer à Bamako.

À la fin des années soixante, Salif Keïta fait ses débuts dans les cabarets de la capitale. Séduit par le timbre si particulier de ce jeune interprète, le saxophoniste Tidiané Koné lui propose d’intégrer son groupe " Le Rail Band de Bamako ".

En 1973, il quitte le groupe pour rejoindre une autre formation, " Les Ambassadeurs ", menée par le guitariste Kanté Manfila. Le groupe se produit régulièrement dans un hôtel célèbre de Bamako avant de partir pour une grande tournée en Afrique de l’Ouest. En 1978, le groupe s’installe à Abidjan. Là, ils enregistrent " Mandjou ", un premier album, qui connaît un énorme succès commercial. Fort de ce succès, Salif Keïta et Kanté Manfila s’expatrient aux Etats-Unis et s’installent trois mois à New-York où ils enregistrent les albums " Primpin "et " Toukan " qui suscitent le même enthousiasme que " Mandjou ".

Invité au festival d’Angoulême en 1984, Salif Keita est acclamé. Charmé par la France où le mouvement afro est en plein essor, Salif Keïta quitte définitivement Abidjan et s’installe à Paris.

En 1987, il publie son tout premier album solo " Soro ". Cet opus interprété en Malinké connaît un succès immédiat en France. La même année, il est invité en Angleterre pour un concert organisé à l’occasion des 70 ans de Nelson Mandela. Entouré de stars consacrées tel Youssou N’Dour, il est intégré au cercle fermé des vedettes de la World Music. Reconnu dans le monde, Salif Keïta poursuit sa carrière ; il enregistre les albums " Ko-Yan " en 1988, " Amen " en 1991, suivi de " Folon " en 1995, " Sosie " en 1997 et " Papa " en 1999.

Après quelques années d’absence, Salif Keïta présente l'album " Moffou ". Cet opus interprété en Malinké et en Bambara est un hymne à la joie, à l’amour et évoque les bonheurs de la vie.

Acoustique et rythmé, son nouvel opus (2006) privilégie la kora et le balafon ainsi que les langues traditionnelles Malinké et Bambara. L'album "M'Bemba" est une ode à la mémoire de ses ancêtres ("M'Bemba "signifie "grand-père"). Véritable virtuose, Salif nous offre une musique radieuse dès plus respectueuse de ses origines. Un album digne et royal.


Discographie


1987 : Soro
1988 : Ko-Yan
1991 : Amen
1995 : Folon
1997 : Sosie
1998 : Papa
2002 : Moffou
2006 : M'Bemba








samedi 9 février 2008

Frédéric Désiré Ehui dit"Meiway"

Frédéric Désiré Ehui est né le 17 mars 1962 à Grand-Bassam, ville côtière située à l'est d'Abidjan. Son père, agent commercial dans une entreprise locale, est un accordéoniste amateur et sa mère chante souvent au sein de sa paroisse catholique. Tous les deux font aussi partie de plusieurs groupes locaux. Tout naturellement, Frédéric commence à chanter à l'église vers l'âge de 9 ans jusqu'à 16 ans.
Sur les bancs du collège, Frédéric se lie d'amitié avec un membre de Pace, le groupe du collège. A force de le suivre lors des répétitions, il finit par remplacer un des choristes et de toucher aux percussions. Rapidement, il devient un membre éminent du groupe. Parallèlement, il fait partie d'autres petits groupes dont Lynx ou Group. Mais Pace prend de l'ampleur et décroche en 1978 le prix Podium, très convoité en Côte d'Ivoire. Mais la répartition de la prime s'avère conflictuelle entre les membres du groupe, anciens et nouveaux et le groupe ne survit à cette récompense.
Pour Frédéric, devenu Meiway, cette séparation est presque salutaire. Il peut ainsi lancer son propre groupe, les Génitaux ou Génitos. Le succès est à l'affiche pour les huit membres qui obtiennent le même prix Podium en 1981. Tournées, bals, concerts et fêtes, les Génitaux sillonnent le pays. De plus, Meiway impose ses compositions.
Monsieur Zoblazo ! Le Génie de Bassam ! Meiway est le roi des pistes de danses africaines et avec son zoblazo, rythme issu du Sud de la Côte d'Ivoire, il a créé un style qu'il décline tout au long de sa carrière. De 200 % à 800% zoblazo, presque quinze années se sont écoulées, mais Meiway est éternel.




Zoblazo




En dépit de son succès, Meiway continue à vivre dans sa famille. Jusqu'au jour où il décide de tenter sa chance en France et d'y approfondir ses connaissances musicales. C'est ainsi qu'il débarque à Paris en 1985. Assez vite, il monte un nouveau groupe, Défense d'Ivoire, avec des musiciens africains, algériens et français. Ils décrochent le prix du club parisien l'Excalibur et font une petite carrière dans la capitale.
En dépit de son succès avec le groupe Défense d'Ivoire, Meiway travaille dans une station service pour assurer ses fins de mois. Il en devient gérant et peut ainsi économiser. De fil en aiguille et un prêt bancaire à l'appui, il arrive à financer son tout premier album, "Ayibebou", qui sort en 1989. Le succès est immédiat dans toute l'Afrique francophone. Meiway revient donc sur sa terre natale en vedette avec son groupe Zo Gang. Ensemble, ils tournent dans toute la Côte d'Ivoire, au Bénin, Burkina Faso, Ghana et Togo, entre autres. Ce disque lui vaut la récompense du meilleur chanteur de Côte d'Ivoire en 1990.
Dans ce tout premier album, on devine les prémices d'un nouveau style, le zoblazo, donc Meiway est le créateur et dont il va devenir l'emblème absolu. Brassage de différents folklores du sud de la Côte d'Ivoire, le zoblazo se veut un rythme dansant basé sur des percussions. Meiway puise ses influences dans sa propre ethnie, les N'Zema ou (aussi appelés Apollo), mais également dans d'innombrables autres styles de la Côte d'Ivoire ou de pays voisins comme le Ghana. On y trouve des éléments de fanfare, de grolo, de sidder ou d'abodan. Cette synthèse musicale inédite est habillée de sons modernes et se danse avec un mouchoir blanc en signe de joie et de pureté.




1991 : "200% Zoblazo"





Avec le deuxième album en 1991, "200% Zoblazo", le style du même nom prend résolument forme. Meiway devient une superstar. Cette fois, il est une vedette et ses tournées sillonnent l'Europe et le Canada. Le jeune Ivoirien se rapproche de son rêve suprême, soit chanter aux Etats-Unis.
Désormais, avec une grande régularité dans leur titre et dans leur fréquence (et dans leur succès), ses albums sortent tous les deux ans. En 1993, c'est "Jamais 203 - 300% Zoblazo". A cette époque, Meiway créé son fan club et son propre management. Il contrôle son image. La machine est huilée et fructueuse. Il est de loin, l'artiste le plus en vue de Côte d'Ivoire (avec Alpha Blondy dans un tout autre genre).
En 1995, sort "Appolo 95 (400% Zoblazo)", titre inspiré du nom de son ethnie. Sur le disque, on trouve de nombreux invités dont le Martiniquais Jacob Desvarieux de Kassav'. Et sur la pochette de ce dernier opus, il pose avec sa fille Astrid. Une longue tournée africaine débute en mai 96, "L'Appolo Tour 96". Cette année 96 est excellente pour Meiway qui est présent en vedette sur de nombreuses scènes à travers le monde. Le 21 juin, il participe à la Fête de la Musique à Paris, puis il entreprend une tournée américaine en juillet. Enfin, à la fin de l'été, il reçoit le prix du meilleur artiste régional lors des premiers Trophées de la musique africaine à Johannesburg en Afrique du Sud.




1997 : "Les génies vous parlent - 500% Zoblazo"





"Les génies vous parlent - 500% Zoblazo" sort en 1997. Toujours plus zoblazo, le style Meiway puise comme d'habitude dans les styles du sud de la Côte d'Ivoire. Mais cette fois, après le hi-life ghanéen de l'album précédent, Meiway s'attaque au m'balax sénégalais. Il intègre en outre, des cordes, un piano et des cuivres. Quant au message, souvent présent dans son travail, il évoque l'enfance (thème assez fréquent chez Meiway) et les traditions ancestrales.
Dans l'album suivant, "Hold Up", qui paraît en 1998, Meiway secondé par son orchestre Zo Gang, se transforme en "gangster" pour imposer le retour à une "vraie musique". Cette année-là, il est récompensé de trois prix lors de la cérémonie des Koras 98 du 5 septembre à Sun City, en Afrique du sud : meilleur artiste de l'Afrique de l'Ouest, meilleur arrangeur, et meilleur vidéo clip.
Nouveau prix dès le mois de décembre 98 pour Meiway qui reçoit le Prix du meilleur vidéo clip africain lors de la sixième cérémonie des Africar Awards à Abidjan.




2000 : "Extraterrestre"





Un an plus tard, à l'automne 2000, l'Ivoirien refait surface avec un nouvel album, "Extraterrestre", qui célèbre à sa façon ses 10 ans de carrière. Entouré entre autres de Manu Dibango ou de Jacob Desvarieux de Kassav et bien sûr de son groupe le Zo Gang International, Meiway décline à nouveau le zoblazo, cette fois à une sauce fortement latino puisque les cordes et les cuivres sont assurés par des Cubains.
Puis, exploitant un filon décidément porteur, Meiway sort fin 2001 un… "700% Zoblazo". L'album, très dansant, reprend cependant deux anciens titres ("200% Zoblazo" et "M'mpapa"). Le 8 janvier, il donne un grand concert au stade Yopougon d'Abidjan avec son groupe Zogang International.
2004 : sans surprise, 800% zoblazo démarre le huitième album de Meiway, ""Golgotha". L’Ivoirien creuse son sillon sans relâche avec des invités prestigieux, Lokua Kanza, Kodjo Antui, Koffi Olomidé, et des clins d’œil aux danses à la mode en Côte d’Ivoire, le prudencia et le coupé décalé. Sur scène, Meiway et Zogang International, restent plus que jamais une des attractions majeures du circuit africain. Le concert du 5 juillet, à la 3ème édition du Festivoire, à Abidjan, est un triomphe.
Point d'orgue à la reconnaissance de son talent, Meiway est récompensé aux Tamani 2005, trophées remis lors du Festival International de la Musique, au Mali. Il est élu Meilleur artiste de la Côte d'Ivoire.




2006 : "9ème commandement –900% zoblazo"




A un rythme régulier, le chanteur ivoirien sort des albums. C'est donc en décembre 2006, qu'est lancé sur le marché ivoirien "9ème commandement –900% zoblazo". Chrétien, Meiway rappelle son engagement pour la paix ("9ème commandement") et pour la lutte contre le sida ("Pitié"). Pour autant, il ne délaisse pas les pistes de danse et balance quelques tubes potentiels comme cet hymne à la femme, "Emeraude", ou dans une version plus hot, "le Feu de camp" un duo avec le rappeur Alibi Montana, évocation drolatique d'une émission de télé-réalité "l'Ile de la tentation".
Dés sa sortie en Côte d'Ivoire, l'album est largement piraté. Meiway fait des déclarations véhémentes contre le piratage et incrimine certains étudiants sur les campus des universités. Un mouvement étudiant tente de boycotter le concert donné à Abidjan le 16 décembre. Finalement, grâce à la médiation de son compatriote Gadji Céli, le concert peut avoir lieu.





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Discographie:



2006-2007 : 9e commandement
2004 : Golgotha
2001 : Eternel
2000 : Le Procès
1999 : Extraterrestre
1998 : Hold-up
1997 : Les génies vous parlent
1995 : Appolo 95

1993 : Jamais 203

1991 : 200% Zoblazo
1989 : Ayibebou