mercredi 28 mai 2008

Lucky Philip Dube dit "Lucky Dube"

Doo Bay, alias Lucky Dube, est originaire d'Afrique du Sud. A l'âge de neuf ans, il mène la chorale de son école. Il joue ensuite dans des groupes de rock et rejoint son cousin au sein de The Love Brothers. Avec ce groupe, il enregistre un premier single en 1979. Inspiré par Peter Tosch, il commence à s'intéresser au reggae en 1984 pour délivrer un message anti-apartheid. Son premier album Rasta never die est censuré à la radio sud africaine. Il signe par la suite Think about the children qui devient un hit. En 1990, il revient avec Slave. Pendant les années 90, il enregistre une dizaine d'albums dont Prisoner, House of exile, Victims, Trinity, Serious reggae et The way it is.

Disparition de Lucky Dube
Mort violente à Johannesburg

Dans la banlieue de Johannesburg, Lucky Dube a essuyé le 18 octobre dernier les tirs de malfaiteurs qui tentaient de lui voler sa voiture. Il est mort sur le coup. L'Afrique du Sud perd un de ses musiciens les plus connus dans le monde.

Lucky Dube est né dans le Transvaal. Il débute sa carrière, en se lançant dès 1979 dans le "mbaqanga", un style de musique zouloue traditionnelle. Cinq disques plus tard, alors qu'il a déjà acquis une certaine notoriété, il enregistre son premier disque reggae, Rastas never die. Même si ce disque ne rencontre que peu de succès, Lucky décide de continuer sur cette voie avec Think about the children. Moins confidentiel que le précédent, cet album sorti en 85, met Lucky Dube sur l'orbite de la reconnaissance nationale puis internationale. Au cours de sa carrière, il aura enregistré plus d'une vingtaine d'albums dont le fameux House of exile en 91 et le dernier en 2006 Respect. De nombreuses tournées en Afrique, en Europe et aux Etats-Unis lui permirent d'accroître sa notoriété. On le vit sur scène avec Céline Dion, Sting ou Peter Gabriel.
Saluant un artiste "exceptionnel et réputé dans le monde entier", le président Thabo Mbeki a présenté ses condoléances à sa famille. "Nous devons pleurer la mort d'un Sud-Africain exceptionnel et nous engager à tous agir ensemble pour combattre le fléau de la criminalité, qui a emporté tellement de vies, et continue de le faire chaque jour", a-t-il ajouté. (AFP 19/10/2007)
Alors qu'il affichait un mode de vie (sans alcool ni drogues) allant à contre courant des us et coutumes de son milieu, Lucky Dube longtemps engagé dans la lutte anti-apartheid, prônait le respect : "Nous avons essayé l'amour, l'unité, la camaraderie, mais ça ne semble pas beaucoup marcher pour nous. Il faut du respect, parce que c'est ce dont le monde a besoin maintenant." (AFP 2006). Las, la réalité sociale de l'Afrique du sud l'a rattrapé brusquement.

L'Afrique du Sud pleure sa star du reggae

La star du reggae sud-africain Lucky Dube a été assassinée jeudi soir par trois malfaiteurs qui ont tenté de voler sa voiture, au sud de Johannesburg. Il a été tué de trois balles, devant son fils de 16 ans et sa fille de 15 ans qui sont indemnes mais très choqués. Il avait 7 enfants. Lucky Dube avait enregistré 21 albums ; il a joué en Europe, en Afrique et aux Etats-Unis.

La nouvelle a provoqué un choc en Afrique du Sud. « Quel genre de pays est-ce qui ne respecte pas ses idoles ? Quel genre de publicité envoyons-nous au monde avant [la Coupe du monde de football de] 2010 ? » s’est interrogé son ami, le poète Mzwakhe Mbuli. Lucky Dube était vénéré pour son talent, sa simplicité (il ne consommait ni alcool, ni drogue) et ses vingt-cinq années de carrière. A 43 ans, le chanteur aux longs dreadlocks était l’artiste sud-africain à avoir vendu le plus d’albums à l’étranger (plus de 2 millions). Il a fait des tournées dans le monde entier et était très populaire en Afrique, où il était l’une des grandes figures inspirées par Bob Marley, avec les Ivoiriens Alpha Blondy et Tiken Jah Fakoly.
« Je me souviendrai toujours d’un concert à Kampala, raconte Stella Antos, ex-directeur de la firme de disques, Gallo South Africa, qui a produit la plupart de ses 21 albums. Pendant les trois premières minutes, Lucky n’a pas pu chanter parce que 70 000 fans reprenaient en chœur "Remember me", qui parle des enfants abandonnés par leurs pères partis travailler en ville. Lucky était un musicien avec une conscience, qui évoquait toujours des thèmes politiques ou sociaux ».
Né dans une famille pauvre, surnommé Lucky, après la mort en bas âge d’un frère aîné, il avait enregistré son premier disque en 1979. Passé au reggae en 1985, à l’époque où ce genre était peu apprécié dans son pays, il fut le premier chanteur noir diffusé sur une radio blanche, deux ans plus tard. Il venait de signer un accord avec Warner pour distribuer en Europe son dernier album Respect, sorti en avril. Lauréat de nombreux prix, il a enregistré plusieurs titres à succès (en zoulou, en anglais et même en afrikaans) dont le hit anti-apartheid Together as One, Prisoner, House Of Exile, Taxman, Slave et Victimes.
Soixante fois plus de meurtres qu'en France
Les réactions en Afrique du Sud ont été très nombreuses. Le président Thabo Mbeki a appelé les Sud-Africains à s’unir dans la lutte contre la criminalité. L’opposition a, elle, déploré l’inefficacité de la police : « L’apathie du gouvernement est responsable du taux de 50 meurtres par jour », selon le député du parti Inkatha, Velaphi Ndlovu. Au début de l’année, le chef de l’Etat avait été vivement critiqué après avoir affirmé que la majorité des Sud-Africains n'avaient pas « le sentiment que la criminalité était hors de contrôle ».
L’année dernière, 19 202 personnes ont été tuées au pays de Mandela, soit 3,5 % de plus qu’en 2005. Le taux de meurtre (40,5 pour 100 000 habitants) est 6 fois plus élevé qu’aux Etats-Unis et 60 fois plus qu’en France. Il s’explique notamment par les très fortes disparités sociales qui n’ont pas diminué malgré la croissance économique de ces dernières années qui a surtout bénéficié à la bourgeoisie blanche et à une petite élite noire. L’alcoolisme et la forte violence héritée du régime d’apartheid jouent aussi un rôle. Malgré un budget très important (près de 6 milliards d’euros), la police sud-africaine ne parvient pas à reprendre le dessus. Le taux de condamnation est très faible.
Il y a deux ans, un musicien de jazz, Baloyi Gita, avait été tué en pleine rue à Johannesburg. En 2006, lors de la sortie de son dernier album Respect (appelant ses compatriotes à mieux se respecter), Lucky Dube avait évoqué la violence dans son pays : « Nous avons essayé l'amour, l'unité, la camaraderie, mais ça ne semble pas beaucoup marcher pour nous ».

dimanche 25 mai 2008

Doumbia Moussa Fakoly dit "Tiken Jah Fakoly"

Doumbia Moussa Fakoly est né le 23 juin 1968 à Odienné au Nord-Ouest de la Côte d'Ivoire. Issu de l'ethnie malinké, il est le descendant d'un chef guerrier, Fakoly Koumba Fakoly Daaba, et membre d'une famille de griots, ces dépositaires de la tradition orale contant Histoire et légendes d'un peuple, d'un pays, mais aussi l'histoire des familles. L'art des griots étant intimement mêlé à la musique, le futur Tiken développe sa passion mais ne la mettra pas à jour avant la mort de son père. Plus intéressé par la danse et la musique que par l'école, son père l'envoie dans un autre village, Gbéléban. C'est là qu'il découvre le reggae.

A 20 ans, il rencontre un guitariste ghanéen, Joffrey, avec lequel il enregistre une maquette. Mais déjà, le jeune Tiken préfère la scène. Il monte alors son premier groupe, Djelys, vers 1987, avec lequel il connaît un certain succès dans la région. De fil en aiguille, Djelys connaît la notoriété et fait en 92 la première partie de Solo Jah Gunt, autre star du reggae ivoirien.
L'année suivante, le groupe s'enrichit d'un guitariste français, Spank!.

Mangercratie

Repéré par un tourneur travaillant pour Marlboro Music, Djelys a l'occasion de participer en 93 à un concours le Marlboro Rockin'. Ils arrivent quatrième sur deux cents ! Leur talent leur ouvre vite les portes des télévision et radio nationales où ils font un premier passage. Dans la foulée, ils enregistrent leur premier album qui porte le nom du groupe.

Auteur-compositeur, Tiken fait vite un malheur en Côte d'Ivoire. En 94, le groupe est en tournée et sort leur deuxième album "Missiri". A cette époque, les premières élections qui ont lieu après la mort de Houphouët Boigny (qui a régné en maître de 1960 à 1993 sur le pays) donnent lieu à de violentes manifestations. C'est là que Tiken Jah Fakoly écrit ses premiers titres sur la situation politique pour en dénoncer les excès. Il en tirera une grande popularité auprès de la jeunesse. Il est également invité dans quelques meetings politiques.

Le plus célèbre de ces titres, sorti en 1996, est "Mangercratie" qui le fait connaître dans toute l'Afrique de l'Ouest. Il y évoque la revendication des Africains de vouloir avant tout un régime (sans jeu de mots…) où l'on mange, et non des régimes politiques, des "craties" en tout genre, qui les privent de leurs droits y compris celui de manger, "le droit de tous à la soupe". Ce disque, en dépit de quelques censures de la part des médias officiels, reste classé pendant cinq mois en Côte d'Ivoire et est à la source de son immense succès - désormais en solo - à partir de 1997. Cette année-là, on le voit jouer dans des stades face à 20.000 personnes. Il est invité de tous les festivals ivoiriens.

Tout naturellement, l'Europe s'intéresse à lui, et en particulier Paris, carrefour des musiques du monde. Il y joue pour la première fois le 23 mars 98 sur la péniche Makara. A partir de ce jour, il est présent sur d'innombrables scènes parisiennes et provinciales. En mai, il est invité au Divan du Monde pour le concert Africa Live, un concert télévisé par Canal France Internationale en partenariat avec RFI. Puis le 12 juillet, jour de la finale de la Coupe du monde de football à Saint-Denis en banlieue parisienne, il est présent sur la scène du Forum du Monde au pied du Stade de France.

Il continue cependant ses tournées en Afrique où son succès ne se démentit pas. Cette année-là, il se déplace en particulier au Burkina Faso. En fin d'année, il participe au festival Musiques métisses et surtout, il fait la première partie du groupe de reggae français Sinsemilia les 4 et 5 décembre.


Abidjan-Paris-New York


Début 99, il prépare un nouvel album. Parallèlement, il tourne à nouveau au Burkina et en Guinée. Mais l'événement de l'année est sa tournée à New York et Philadelphie où il travaille avec des musiciens jamaïcains.

En mai, l'album "Mangercratie" sort en France sous un pressage spécial. C'est à cette occasion qu'il retrouve le groupe Sinsemilia qui l'engage pour toute sa tournée, été et automne. C'est ainsi qu'il se retrouve sur les scènes de grands festivals estivaux tels celui de Fourvière à Lyon ou des Francofolies de La Rochelle.

Mixé en Jamaïque, son nouvel album "Cours d'Histoire" sort à la fin de l'année en Côte d'Ivoire, et connaît une nouvelle fois un fort succès critique et commercial dans tout l'Ouest africain. L'artiste aborde toujours des thèmes de société mais aussi son rapport à la tradition et aux ancêtres ("Descendant").

Peu de temps après le putsch mené par le général Gueï en décembre 1999, Tiken retourne en studio en Côte d'Ivoire pour enregistrer de nouvelles chansons destinées à rappeler au nouveau chef d'État les promesses qu'il avait faites. L'album "Le Caméléon" sort en 2000 uniquement sur le marché ivoirien, alors qu'à la même époque "Cours d'Histoire" sort en France.

Quelques mois plus tard, son pays est en proie à de violents heurts internes à la suite à d'élections houleuses. Là, plus que jamais, Tiken Jah Fakoly se révèle l'emblème de la jeunesse, portant haut une parole de résistance et de critique face aux événements et aux politiciens.

En avril, il est invité du festival le Printemps de Bourges, puis du festival Completement Mandingue de St Brieuc en Bretagne et du Garance Reggae Festival au Palais Omnisports de Paris Bercy le 24 juin.

Lauréat du prix RFI Découverte Afrique 2000, il retrouve la radio mondiale en décembre puisque le 2 est organisé le concert RFI Découverte à Cotonou au Bénin, et dont il est la vedette. Quelques jours plus tard, le 7, il est de retour en France, à Tours, en première partie du groupe jamaïcain Israël Vibration.


2002 : "Françafrique"


Devenu une vraie figure du paysage musical ouest-africain, Tiken entre dans l'écurie Barclay qui lui donne un budget d'enregistrement beaucoup plus important que sa maison de disques précédente. Il faut dire qu'en Afrique, Tiken a vendu plus de 500.000 exemplaires de "Mangercratie" et l'on ne peut dénombrer toutes les copies pirates de l'album. En février 2002, il sort un disque intitulé "Françafrique" enregistré en Jamaïque dans les mythiques studios Tuff Gong avec les célèbres Sly et Robbie (basse et batterie), le guitariste Earl Smith et Tyrone Downie, au clavier et à la production. On compte aussi deux invités prestigieux, U Roy (sur "Justice") et Anthony B. En fait, "Françafrique" reprend des anciens succès de Tiken comme "Le pays va mal" ou "Y'en a marre" et propose au public international un florilège de ses meilleurs morceaux chantés tour à tour en français, anglais et dioula. Pour défendre ce disque, il part en tournée française et se produit notamment à Paris à l'Elysée-Montmartre le 28 février.


Le temps de l'exil et de la reconnaissance


Tiken Jah participe à tous les grands festivals de l'été 2002 (des Vieilles Charrues à Carhaix en Bretagne jusqu'à la Fête de l'Humanité) avant de reprendre sa tournée française fin septembre.

Les événements politiques en Côte d'Ivoire l'empêchent de retourner dans son pays, son nom se trouvant sur une liste des hommes à éliminer. Il est contraint à l'exil entre Bamako et Paris et doit annuler la tournée qu'il avait programmé courant décembre dans son pays.

Il participe à la compilation "Drop the Debt" (Annulons la dette) qui sort fin janvier 2003 avec Césaria Evora, Sally Nyolo, Massilia Sound System et une quinzaine d'autres artistes.

Le 15 février 2003, Tiken Jah Fakoly est primé aux "Victoires de la musique" française pour son album "Françafrique" comme meilleur album Reggae/Ragga/World de l'année, ex-aequo avec le groupe corse I Muvrini. Fidèle à ses convictions, Tiken Jah profite de cette cérémonie pour réclamer l'indépendance de l'Afrique.

Trois jours plus tard, il participe au concert d'ouverture d' "Un autre sommet pour l'Afrique", plateforme des opposants au sommet France-Afrique qui se déroule la même semaine dans la capitale française.


2004 : "Coup de gueule"


Le reggaeman ivoirien repart pour Kingston en Jamaïque pour enregistrer un nouvel album aux studios Tuff Gong. Il fait de nouveau appel à Tyrone Downie pour la réalisation, à Sly Dunbar et Robbie Shakespeare pour la section rythmique. "Coup de gueule" sort en septembre 2004 et porte toujours le message qui tient à coeur de l'artiste exilé, celui de la lutte pour le continent africain, pour la cause altermondialiste, contre la corruption, etc. Plusieurs invités contribuent à l'ouverture de la musique de Tiken vers d'autres horizons : Didier Awadi de Positive Black Soul sur "Quitte le pouvoir", les frères Amokrane de Zebda sur "Où veux-tu que j'aille" et Magyd Cherfi qui co-écrit "Tonton d'America".

Le 2 octobre alors que Tiken Jah Fakoly aurait souhaité lancé cet album en Côte d'Ivoire, c'est en réalité au stade Modibo Keïta de Bamako que près de 20.000 personnes se déplacent pour écouter les chansons de son nouvel album.

Véritable showman, c'est sur scène qu'il révèle son grand talent. Les deux années suivantes sont consacrées aux concerts. On peut aussi l'entendre sur les albums de ses collègues puisqu'il assure de nombreux featurings : sur le titre "Stoppez les criminels" ("Un autre monde est possible") de Didier Awadi en 2005, sur "Africa" et "On veut se marier" ("Electric griot land") de Ba Cissoko en 2006, sur "Si si" ("Je blesserai personne") de Pierpoljak en 2006 et sur "Africa Taferka" ("La France des couleurs") de Idir en 2007.

Profitant de sa notoriété et de sa position de leader du reggae africain, Tiken Jah Fakoly organise en janvier 2006, l’African Reggae Festival à Bamako au stade Modibo Keita. Il invite de nombreux artistes et pour un certain nombre d'entre eux, les prend sous son aile pour la production de leur album dans ses studios installés dans la capitale malienne. C'est ainsi que l'opus de son ami Beta Simon "Kraity Payan Guez", est la première sortie du label Fakoly Production.


2007 : "L'Africain"


Au début de l'année 2007, le reggaeman se produit au Mali, il enchaîne des dates en Europe jusqu'à l'été. On le retrouve dans de grands festivals comme en juillet, à Dour en Belgique, au festival d'été de Québec ou au Sziget de Budapest en Hongrie pendant le mois d'août.

En septembre sort sur le marché français le nouvel opus de Tiken "L'Africain" enregistré à Bamako au Mali. En intitulant ainsi son nouvel opus, le reggaeman en appelle à l'unité du Continent. On retrouve dans cet album, le thème de l'inégalité avec notamment "Ouvrez les frontières", écrit avec Magyd Cherfi, qui stigmatise la conduite des pays du Nord refusant d'ouvrir leurs frontières alors que leurs ressortissants n'ont aucune difficulté à se rendre en Afrique. Cherfi écrit aussi avec Tiken une adaptation en français du titre de Sting "An englishman in New York" devenu à cette occasion "Un Africain à Paris". Tiken dénonce encore et toujours l'incurie du pouvoir ("Gauche droite"), et écrit même un titre sur la situation de son pays natal, chanté avec son compatriote Beta Simon ("Ma Côte d'Ivoire").

Il est en concert à Paris à l'Olympia le 15 octobre, une des dates de la tournée française. Le 29 novembre, il entame une tournée africaine. En fait, pour la première fois depuis cinq ans, il revient en Côte d'Ivoire. Après la signature du traité de réconciliation nationale à Ouagadougou (Burkina Faso) en mars, le musicien peut enfin rentrer dans son pays à la faveur d'une situation politique moins tendue. Le 8 décembre, il se produit à Abidjan au parc des sports de Treichville devant de nombreux fans pour un concert de la "réconciliation". Il partage d'ailleurs l'affiche avec d'autres artistes ivoiriens dont Ismaël Isaac et Serge Kassi.

Alors que Tiken est l'invité du 7e festival international hip hop Awards qui se déroule du 12 au 15 décembre à Dakar au Sénégal, il dénonce le régime du président Abdoulaye Wade lors d'une conférence de presse, lui demandant même de "quitter le pouvoir". A la suite de ces propos peu amènes, les autorités sénégalaises déclare l'artiste "persona non grata" dans leur pays.















mercredi 19 mars 2008

Magic Systèm

Nom de scène : Magic System
Lieu de naissance : Côte d’Ivoire
Membre du groupe : Salif “ A Salfo “ Traoré, Narcisse “ Goude “ Sdoua,

Etienne “ Tino “ Boué Bi
et Adama “ Manadja “ Fa
Début de carrière : 1996
Style musical : World Music

Site internet: www.magic-system.fr

Avec son titre fétiche "Premier Gaou", Magic System a conquis trois ans après sa sortie le public français. Entre temps le groupe ivoirien avait été en tête des hits-parades africains et antillais. Du jamais vu depuis "Yeke Yeke".
Originaire du quartier populaire de Marcory à Abidjan, le groupe Magic System se forme en 1996 et est composé de Asalfo, Goudé, Tino et Manadja. Cette bande s’est constituée au cours des compétitions scolaires et sportives, creuset de l’essentiel des groupes de jeunes qui ont essaimé ces dernières années dans les quartiers chauds de la capitale ivoirienne.
Ils se distinguent d’abord dans l’animation des manifestations locales et forts de leur succès, décident de se lancer dans une carrière professionnelle. Jusque-là, leur ambition est de se frayer une place sous les projecteurs de la scène musicale du pays et surtout, améliorer un quotidien fait de précarité et d’incertitudes.
Baptisé Magic System, le groupe sort un premier album à la fin de l’année 1997 grâce au concours de Claude Bassolet, un dénicheur de talents bien connu de la place abidjanaise. Ce dernier décide en effet de lui donner une chance. Le titre "Momo", premier extrait de l’album "Papitou", est un titre à succès qui tourne sur toutes les ondes radio du pays. Leurs sonorités traditionnelles teintées de synthés mettent en relief la voix magnifique du chanteur principal Asalfo. "Momo" séduit les mélomanes et les disc-jockeys le diffusent en boucle au bonheur des fêtards.
Malheureusement le succès commercial n’est pas au rendez-vous et le groupe connaît une traversée du désert. Mais il en faut un peu plus pour entamer l’enthousiasme de ces garçons résolus à poursuivre l’aventure. Ils se mettent en quête d’un nouveau producteur avec pour argument une maquette qui ne semble pas produire l’effet escompté. De guerre lasse, ils se tournent vers leur manager Angelo Kabila. Magic System devient ainsi le premier groupe de la société Show Box International créée pour les besoins de la cause.
1999 : "Premier Gaou"
Au printemps 1999, Magic System entre au studio Soft, une structure techniquement en mesure de rivaliser avec les studios les plus performants d’Afrique de l’Ouest. Ils enregistrent alors les titres de l’album événement "1er Gaou".
Au total, huit chansons qui traitent des thèmes inspirés par leur environnement socio-culturel. Des histoires simples racontées par la voix chaleureuse d’Asalfo, comme ce "1er Gaou" chronique d’un amant qui refuse de jouer les "gnata", aux dépens de sa petite amie très sensible au volume du porte-monnaie. Les pratiques pédophiles de plus en plus courantes dans les centres urbains sont stigmatisées dans "Complainte". De même que des problèmes brûlants d’actualité comme les divisions ethniques ("Mi wan gno"), l’avortement ("Pourquoi ça"), la délinquance juvénile ou encore les vertus de la tradition dans "Amoulanga".
A court de ressources financières, ils relancent les démarches auprès des maisons de distribution qui ne manifestent pas un grand empressement à sortir l’album. Après plusieurs hésitations, le groupe est signé par l’écurie Showbiz. Nous sommes en automne 1999 et la sortie de l’album produit un résultat spectaculaire. Plus de 40.000 cassettes sont vendues en deux semaines, le titre "1er Gaou" devient un tube et un succès commercial.
Le succès
C’est la partition de l’amour par intérêt, thème récurrent et classique mais traité ici avec un humour et un enthousiasme peu ordinaires. Un titre justement servi par une rythmique simple, efficace et entraînante. Après l’Afrique de l’Ouest, la vague Magic System atteint tous les autres centres urbains du continent africain. Avec près de 300.000 cassettes vendues dans leur pays et plus d’un million dans le reste du continent, le groupe se taille une belle réputation. Toutes les capitales les sollicitent et le tube a même du succès dans les boîtes de nuit de… Tunis. On parle désormais du phénomène Magic System.
Bientôt, ce sont les bords de la Seine qui sont touchés. Distribué en France par Next Music, la progression des ventes de l’album est fulgurante et pendant plusieurs mois, le réseau des magasins FNAC déclare Magic System comme meilleure vente de sa rubrique musique africaine. La barre des 30.000 CDs vendus est aujourd’hui franchie.
Il faut remonter au milieu des années 80, au cœur de l’âge d’or des musiques africaines en France, pour retrouver un tel exploit par un jeune groupe dont c’était la première sortie sur le marché hexagonal. Un engouement qui s’est à peine atténué près de deux ans après la sortie de cet opus. Bien au contraire le groupe est allé à l’assaut d’autres villes de provinces en France mais aussi en Belgique, en Suisse et en Italie, en réussissant à chaque étape à fédérer un public dont la base déborde de leur "clientèle" naturelle.
Des artistes et groupes de renom comme Koffi Olomidé ou le collectif Bisso na Bisso emmené par le rappeur Passi les invitent pour des collaborations sur scène, à Bercy notamment. Le 14 avril 2001, le Magic System invite leurs fans au Zénith de Paris en compagnie de Jocelyne Labylle, Claudy Siar, les Garagistes et Koffi Olomidé pour célébrer leur succès en France. L’essai est transformé. Le plus surprenant est venu des Caraïbes où le Magic System a connu plus qu’un succès d’estime en vendant plus de cinq mille CDs et attirant des foules là où certains artistes africains de renom ont essuyé des échecs à répétition.
En juin 2001, "Poisson d’avril" le nouvel album de Magic System sort chez JPS Productions. Pour tenter de convertir la vague Gaou encore bien haute en un deuxième succès, les quatre garçons d’Abidjan ont invité la célèbre chanteuse sud-africaine Brenda Fassie dans le titre "Kodjo Kodjo Tiré". Ce nouvel album compte huit titres dont "Poisson d’avril", encore une histoire de couple qui tourne mal. Rythmiquement aussi, la recette n’a pas beaucoup changé. L’accueil du public reste mesuré au moment où on annonce une version techno du titre "1er Gaou" mixé par le DJ français Bob Sinclar. Autant dire que la saga "Gaou " continue.
C'est grâce à cette nouvelle version que durant l'été 2002 les radios FM françaises découvrent enfin le groupe ivoirien. Le single "Premier Gaou" arrive en troisième position des ventes à l'automne, phénomème qui n'avait pas été vu depuis quinze ans, à l'époque du "Yéké Yéké" de Mory Kante. Un grand concert est prévu le 1er décembre à l'Olympia pour réunir les nouveaux gaouphiles.
Le 1er décembre 2002, un grand concert se déroule à l’Olympia à Paris pour réunir les nouveaux "gaouphiles", une communauté de fans de plus en plus nombreuse grâce à l'effet boule de neige médiatique, aux ventes d’album et à la programmation en radio et en discothèque.
Lors de la publication des résultats de l’enquête Médiamétrie 2004, qui ont consacré NRJ première radio de France, les auditeurs sont remerciés de leur fidélité par des jingles inspirés de la rythmique "Premier Gaou". Une preuve que le tube s’impose à ce moment là, comme le préféré des Français. Concrètement, ce succès se traduit par une explosion commerciale et les Ivoiriens deviennent Double disque d’or album et simple, du jamais vu pour des artistes signés chez une maison de disques indépendante !
2003 : "Un gaou à Paris"
La saga continue en 2003 avec la réédition de "Poisson d’Avril", sous le titre "Un Gaou à Paris", disque d’abord sorti en catimini en 2001, avant le raz de marée français de "Premier Gaou". Malgré la dureté les évènements politiques ivoiriens et les tensions qui règnent à Abidjan, le groupe décide d’y rester. Asalpho dans "Un Gaou à Paris" explique que toute les difficultés à endurer pour obtenir des papiers français ne valent pas la peine d’être vécues. Pour lui, mieux vaut rester à Abidjan, la vie y est finalement plus acceptable humainement.
L’album "Un Gaou à Paris" est désormais promis à un certain succès. Les petits gars de Marcory enchaînent les duos : la jeune Leslie, star auprès des ados, pour "On n'sait jamais" ou le groupe de rap 113, pour "Un Gaou à Oran". Ils y invitent aussi Brenda Fassie la star de la musique sud-africaine. Le groupe s’affirme panafricain et sort complètement de tous les formats déjà connus. Ils jouent par exemple en Zambie en mars 2004 avec en première partie Maureen Lilanda et Danny, deux stars zambiennes.
En juin 2005, le groupe sort un nouvel album, "Cessa kié la vérité", sans grande innovation par rapport aux deux précédents. La recette fonctionne et l’on retrouve donc LE tube de l’été 2005 "Bouger, bouger" avec Mokobé du 113, mais aussi "Petit pompier" dans la ligne directe du "Premier gaou", ainsi qu’un remix d’"Un Gaou à Oran". Plusieurs stars de la musique africaine sont également au rendez vous. Brenda Fassie pour un titre "zoulou-zouglou", "Matilisso" enregistré à Johannesburg peu de temps avant sa disparition pour son propre album en 2002. On retrouve également Alpha Blondy, doyen du reggae ivoirien, pour "Tikilipo" un titre qui appelle à l’apaisement l’ensemble de la jeunesse ivoirienne.
En décembre, le groupe donne des concerts au Burkina Faso, à Ouagadougou et Bobo Dioulasso.
En 2006, Magic System retrouve le sommet des classements avec la chanson "C Chô, ça brûle", utilisant la même recette musicale que celle d"Un Gaou à Oran".Le morceau apparaît à la fois sur la compilation "Raï'n'b Fever 2" et la réédition de "Cessa Kié la vérité", enrichie de bonus et inédits. La renommée internationale des Ivoiriens ne cesse de croître : après avoir joué notamment au Maroc en juillet et devant près de 25.000 personnes à Madagascar en septembre, ils se produisent au Royaume-Uni (Londres), en Suède et en Tunisie au cours de l'année 2007.
Elevés au rang de chevalier de l'ordre national par le président ivoirien Laurent Gbagbo, ils célèbrent en septembre les dix ans de carrière de leur groupe par deux concerts dans leur pays, à Bouaké et à Abidjan. C'est l'occasion de présenter à leur public les nouvelles chansons qui figurent sur leur quatrième album. Intitulé "Tapé dos" en Côte d'ivoire, il est rebaptisé "Ki Dit Mie" pour le marché international.

Discographie
1997 : Papitou/ extrait « Momo »
1999 : 1er Gaou/ Extrait « 1er Gaou », « Un Gaou à Paris »
2007 : Ki di Mié

mardi 19 février 2008

Youssou N'dour

Youssou N'dour est né le 1er octobre 1959 à Dakar au Sénégal. Son père Elimane est ouvrier. Sa mère Ndèye Sokhna Mboup est griotte. Dès son plus jeune âge, il préfère la musique à ses études. Mais ses parents sont intraitables et désirent le voir réussir. Pourtant à onze ans, il décide d'intégrer la troupe théâtrale Sine Dramatique. Remarqué par un musicien du Dounia Orchestra, Pacheco, celui-ci le recommande auprès du Diamono et particulièrement de Charlie Diop. Il entre au sein du groupe et attend patiemment son heure de gloire. Le véritable déclic se produit alors qu'il n'a que treize ans. A l'occasion de la mort de Papa Semba Diop dit Mba, leader du Star Band de Dakar, le Super Diamono compose un morceau que le jeune Youssou, de sa voix si particulière, doit interpréter lors d'un concert de soutien à sa famille à Saint-Louis. C'est un véritable succès.
Après ce premier essai, le Diamono est invité à se produire à Banjul en Gambie. Ne prévenant pas son entourage, Youssou est considéré comme fugueur. A son retour, son père le sermonne et une véritable explication a lieu. Finissant par convaincre son père de sa vocation, Youssou intègre l'Institut des Arts de Dakar. Il y apprend entre autres le solfège.
En 75, Youssou N'dour rejoint un nouvel orchestre nouvellement engagé par un club réputé de la capitale, le Miami. En raison de son jeune âge, c'est le père qui négocie son contrat avec le maître des lieux, Ibra Cassé.

L'Etoile
Il y reste jusqu'en 79, date à laquelle il monte avec un autre chanteur, El Hadj Faye le groupe l'Etoile de Dakar, la direction d'orchestre étant réservée à Badou Ndiaye. Il démarre en trombe avec le tube "Xalis" (l'argent). En 81, les deux chanteurs ne s'entendant plus très bien, Youssou quitte le groupe et en reforme un autre, le Super Etoile. Tout lui réussit. Il est l'incontestable n°1 des hit-parades dans le genre mbalax. Comme les griots dont il descend, il chante la vie quotidienne, l'amitié, ou les fêtes religieuses. Mais sa grande réussite semble être l'invention d'une nouvelle danse qui fait fureur dans les clubs de la capitale sénégalaise, le "ventilateur". Le tout sur une musique mélangeant rythmes traditionnels et instruments modernes. Quelques tubes, "Wala walo", "Nadakaro" ou "Indépendance" sont la base de son succès. La production de ses albums (souvent distribués en cassette) se fait aux Editions Madingo.
Sa voix légèrement cassée, son autorité au sein de son groupe et son charisme grandissant font de Youssou, le nouvel ambassadeur de la musique sénégalaise. A l'âge de 24 ans, le jeune homme est déjà un homme d'affaire avisé, à la tête d'une véritable entreprise qui emploie musiciens, managers, secrétaires … Il est aussi propriétaire du Thiossane, le club où le groupe se produit quand il n'est pas en tournée. Enfin, il soigne son image, celle d'un bon musulman qui ne boit pas ni ne fume. Fils exemplaire, il vit avec ses parents dans le quartier de la Médina à Dakar, qui l'a vu grandir.
Si les pays de l'Afrique de l'Ouest accueillent la nouvelle star sénégalaise comme un des leurs, la tournée européenne qui débute en mai 84 semble plus difficile. Elle débute à Paris par l'Africa Fête, festival culturel africain qui pour une soirée accueille les pionniers de l'afro-rock, Osibisa et Youssou N'dour. Le 18 mai 84, ce dernier fait donc un triomphe non seulement devant ses compatriotes immigrés (qui avaient eu l'occasion de le voir à Paris dans un club quelques mois auparavant) mais aussi devant le public parisien. L'événement se passe à l'Espace Ballard et dure trois heures. La tournée se poursuit en Allemagne, en Angleterre, en Suède, en Finlande, en Norvège et en Suisse. En France, il prend contact avec le label Celluloïd et lui confie ses intérêts.

Tam-Tam
Revenu en Afrique, Youssou N'dour entreprend avec le Super Etoile une nouvelle tournée africaine, de la Mauritanie à la Côte d'Ivoire. Artiste ambitieux, il désire faire écouter sa musique et ses chants en wolof au plus grand nombre. Il retourne en France pour le Festival du Printemps de Bourges en 85, joue en première partie du chanteur
Jacques Higelin avec le Guinéen Mory Kanté dans l'immense salle de Bercy du 12 septembre au 12 octobre à Paris et revient dans la capitale française en décembre pour une semaine de concerts en vedette au Théâtre de la Ville. A cela doit s'ajouter sa participation au disque "Tam Tam pour l'Ethiopie", à l'initiative de Manu Dibango, pour le soutien à la lutte contre la famine dans ce pays. Le voilà donc sur tous les fronts musicaux ce qui ne peut que contribuer au développement de sa carrière internationale.
Après une nouvelle série de concerts à Paris au Théâtre de la ville en mars 86, "You", idole au Sénégal devient un véritable ambassadeur de la musique africaine et va défendre ses couleurs jusque de l'autre côté de l'Atlantique, aux Etats-Unis et au Canada, trois semaines durant. Le succès est à nouveau au rendez-vous et des journaux comme le magasine américain Time ne tarissent pas d'éloge devant la performance musicale et scénique du "showman".
Rencontré pour la première fois en 84, Peter Gabriel devient vite un ami de Youssou. Il l'embauche d'ailleurs pour faire la première partie de sa tournée américaine avec deux dates mémorables au Madison Square Garden de New York en 87. Sur la lancée, ils font le tour de l'Europe suivant le même principe.
C'est au cour d'un véritable périple mondial en 88 avec des stars comme Sting, Peter Gabriel, ou Tracy Chapman, que Youssou N'Dour accède à la cour des grands. Les concerts sont donnés au profit d'Amnesty International. Cette aventure dans laquelle il s'est engagé sans vraiment se rendre compte de l'impact, a métamorphosé son image, de gloire nationale, il devient vedette planétaire.

1989 : "The lion"
Toujours aussi apprécié dans son pays, il entreprend une tournée qui rassemble 4000 spectateurs à Rufisque, 3000 à Rosso, 4000 à Kaolack ou Zinguichor; et quelques milliers à Nouakchott en Mauritanie. L'"Enfant chéri de la Médina" réussit à cette occasion à réunir quelques quarante techniciens et musiciens, accompagnés d'énormes camions transportant le matériel (alors que les routes ne sont pas toujours praticables). Youssou N'dour semble déterminé à montrer son professionnalisme malgré les difficultés de logistique.
En 1989, sort son premier disque pour le marché international. Signé chez Virgin, "The lion" ("Gaiendé" en wolof) est un album dont les coûts de production sont très importants. Si le mbalax est toujours le moteur essentiel de sa musique, il est accommodé ici de nappes de synthés, et d'arrangements sophistiqués dignes de studios de haute technologie. Peter Gabriel est invité pour un duo "Shakin' the tree", et joue les grands conseillers es-production. Si certains aficionados de "You", commencent à parler de dénaturation de sa musique, d'autres voient dans ce disque les débuts de la fusion africaine.
En même temps qu'une tournée européenne qui passe par Paris le 2 novembre 90 à l'Olympia, "Set" le deuxième album chez Virgin, sort en octobre (alors qu'il était sorti en décembre 89 sous forme de cassette au Sénégal). Si le Super Etoile de Dakar forme le noyau central des musiciens, quelques treize autres viennent s'y ajouter et introduisent ainsi des sonorités nouvelles (accordéon et violoncelle) même si l'instrument fétiche, le tama (petit tambour d'aisselles) reste la star des instruments. Sans changer d'optique par rapport au précédent album, Youssou donne là toute la mesure de son talent en révélant une richesse musicale considérable.
Si dans l'univers de la world music, les échos sont extrêmement favorables, les ventes de disques semblent insuffisantes pour le label Virgin qui en avril 91, décide de ne pas renouveler le contrat de Youssou N'Dour.

1992 : "Eyes Open"
A l'occasion d'un show-hommage à Nelson Mandela à Dakar en 91, l'artiste invite Spike Lee, réalisateur noir-américain à venir y assister. Alors que Youssou est en rupture de maison de disques, ce dernier le contact un peu après pour produire un nouvel album. C'est "Eyes Open" qui sort au printemps 92. Enregistrés à Dakar avec son groupe et Jean-Philippe Rykiel dans un studio très moderne qui appartient à Youssou, les quatorze titres sont chantés en anglais, wolof et français. Les sections de cuivres et le mixage se font à New York. "Africa remembers" dédiée à la diaspora noire est la chanson qui est choisie pour être le support du clip de lancement, réalisé évidemment par Spike Lee.
En juillet de la même année, il reprend une tournée en France qui passe par le Bataclan à Paris les 15 et 16 octobre. Mais c'est l'année suivante, qu'il marque un grand coup en montant un spectacle véritablement créatif : en effet, le 17 juillet, à l'occasion du Festival Paris Quartier d'été, l'Opéra de Paris (Garnier) ouvre ses portes à Youssou N'Dour pour "Africa Opera" fresque autour de l'identité africaine avec la participation d'
Angélique Kidjo, Aïcha Kone et Djanka Diabaté. Ce type de prestation est peu fréquent dans le temple de l'art lyrique et rend l'événement exceptionnel.

"Seven seconds"
De son propre aveu, Youssou estime que sa musique tarde à s'imposer à l'étranger. Pourtant avec le simple intitulé "Seven Seconds" chanté en duo avec Neneh Cherry mais sans consonance africaine, il se fait plus largement connaître du grand public, amateur généralement de musique anglo-saxonne. Véritable carton commercial à travers le monde (1.500.000 exemplaires vendus), le titre lui permet une percée dans le domaine de la variété internationale.
En 94, le nouvel album profite des retombées de "Seven seconds". Intitulé "Wommat" (Le Guide), il est vite classé dans les charts européens, preuve que la star sénégalaise a enfin conquis les marchés extra africains. On trouve une reprise de Bob Dylan, "Chimes of Freedom" et "Undicided", le simple remixé par le duo français
Deep Forest. Youssou se veut ici le guide musical de ses aficionados dont le nombre grandit au fur et à mesure des tournées qu'il effectue régulièrement en Europe et en Afrique de l'Ouest.
Toujours entreprenant, le "Prince du Mbalax" s'aventure dans le monde traditionnel des griots africains (dont il est un descendant) et leurs rend hommage en chantant avec Yandé Codou Sène, grande personnalité de la scène sénégalaise sur un album "Voices of the Heart of Africa". Chansons traditionnelles et ballades sont au programme de ce disque magnifique, co-produit avec le label allemand, World Network en 96. Le 20 septembre, il décroche avec
Papa Wemba, le prix du "meilleur artiste africain" des premiers Trophées de la musique africaine organisés en Afrique du Sud.

Coupe du Monde 98 de football
En 97, les deux artistes s'associent pour le compte du Comité International de la Croix Rouge, avec d'autres musiciens africains pour une chanson "So why ?", composé par Wally Badarou et qui appelle à la réconciliation de l'Afrique.
Mais l'événement est sans conteste la participation artistique de Youssou N'dour à la Coupe du Monde 98 de football en France. Le titre "la Cour des grands" avec la chanteuse belge
Axelle Red comme choriste exceptionnelle, est retenu comme hymne par Michel Platini, responsable de l'organisation de cette grande manifestation. Passionné de football et internationalement reconnu, Youssou N'dour élargit encore son image. Cette année-là, on l'entend également sur l'album d'Alan Stivell, "1 Duar". Mais si aucun nouvel album n'apparaît dans le paysage musical international, Youssou ne sort pas moins de quatre cassettes au cours de l'année 98.
Au printemps 99, il donne un concert exceptionnel sur la scène new-yorkaise du Hammerstein Ballroom au cours duquel Stevie Wonder fait une apparition mémorable.
Devenu star, chacun de ses disques est attendu avec beaucoup d'intérêt. C'est le cas de "Joko" (From Village to town) qui après de long mois de maturation voit enfin le jour en février 2000. Pour le marché international, Youssou déploie les grands moyens. Sur cet album, il y a Wyclef des Fugees qu'il a rencontré à Londres et qui a travaillé sur trois titres. Il y a aussi Peter Gabriel et Sting qui viennent apporter leur contribution en chantant sur un titre chacun. Finalement, la musique du chanteur sénégalais s'apparente à une pop de facture internationale, que celui-ci ne renie d'ailleurs pas du tout.
C'est cette double casquette de chanteur traditionnel et de chanteur international que Youssou N'Dour souhaite mettre en avant lors du Grand Bal qu'il donne à Paris Bercy le 21 octobre 2000. Il organise même la venue à Paris d'une partie de ses fans sénégalais. Composé de deux parties, le spectacle présente d'abord une série de duos de l'artiste avec des chanteurs aussi variés que Cesaria Evora, Zazie, Passi ou Peter Gabriel. Puis après une longue pause, c'est le moment du grand bal qui dure toute la nuit.
Chanteur et musicien remarquable, homme d'affaire avisé, la star sénégalaise multiplie les activités et semble vouloir occuper tous les terrains de la création musicale. S'il produit d'autres artistes comme Cheikh Lô, c'est pour favoriser le mouvement artistique africain, pour l'aider à le structurer et lui donner une chance de réussir le crossover. Vaste entreprise qui ne fait pas peur à l'"Enfant de la Médina" !
Février 2001, notre chanteur s'associe au HCR (Haut Commissariat des nations unies pour les Réfugiés) pour enregistrer un album dont les fonds financeront des projets dédiés à l'éducation d'enfants réfugiés. Ensemble, et avec le concours de musiciens dont la vie est marquée par l'exil et le déracinement, ils réalisent "Building Bridges".

2002 : "Nothing's in Vain"
En octobre 2002 sort l'album "Nothing's in Vain" qui rend hommage à sa terre sénégalaise et à sa langue natale, le wolof. Les instruments traditionnels ne sont pas oubliés dans cet opus feutré où l'on retrouve les sonorités de la kora, du balafon ou du xalam.
Néanmoins, le titre qui fait sensation et qui est l'objet du premier single est "So Many Men", un duo avec Pascal Obispo. Celui-ci est d'ailleurs le compositeur de deux autres titres sur cet album : "Africa dream Again" et "Joker". Autre clin d'oeil à la France : la reprise d'un titre de Georges Brassens, "Il n'y a pas d'amour heureux".
Une tournée européenne démarre le 31 octobre au festival des Docks du sud à Marseille et passe le 10 novembre par l'Olympia de Paris où il est rejoint sur scène par Pascal Obispo et Eric Serra, qu'il avait connu à ses débuts lors de ses premiers spectacles parisiens avec Jacques Higelin au palais omnisports de Paris Bercy.
Youssou N'Dour fête Noël, comme chaque année à Dakar, par un grand concert au stade Demba Diop. Toujours basé dans la capitale sénégalaise, le musicien a besoin de se ressourcer chaque fois qu'il le peut dans son pays d'origine, et de retrouver sa famille : sa femme Mamie Camara avec qui il est marié depuis 1990 et leurs quatre enfants.
En mars, il doit entreprendre une grande tournée nord-américaine qui est censée le mener dans 38 villes du 26 mars au 15 mai dans 38 villes, mais il annonce le 7 mars l'annulation de celle-ci pour des raisons politiques liées à son désaccord avec les Etats-Unis sur la crise irakienne.
On retrouve Youssou N'Dour le 31 mai sur la scène du Palais Omnisports de Paris-Bercy. Le 9 août, c'est à Dakar qu'il recrée l'ambiance de la grande fête parisienne.

2003 : "Sant Allah" ("Egypte")
Novembre 2003 voit la sortie sur le marché sénégalais d'une cassette intitulée "Sant Allah", composée de morceaux acoustiques et mystiques, éloignés de son répertoire habituel. Pour cela, il a fait appel à un orchestre égyptien et à l'arrangeur Fati Salama. Musulman soufi, le chanteur sénégalais prouve ainsi son attachement à ses racines, à la tradition spirituelle héritée de sa mère tidiane et de son père mouride, à l’enseignement des grands cheikhs marabout du Sénégal.
Le 22 mai 2004, Youssou N'Dour donne un grand bal à Paris-Bercy avec le Super Etoile. En même temps, sort sur le marché international le disque "Allah-Egypte", la version CD de "Sant Allah". Il joue ce nouveau répertoire au Festival des Musiques sacrées de Fès, au Maroc (28 mai-5 Juin), puis entame une longue tournée américaine.
"Allah Egypte" remporte un grand succès : plus de 400.000 exemplaires vendus sur le marché international. Le 13 février 2005, Youssou remporte une grande distinction, un Grammy Award pour cet album consacré meilleur album de world music contemporaine de l'année.
En mars de la même année, il co-organise Africa Live, un grand concert contre le paludisme, qui réunit à Dakar plusieurs grands noms de la musique africaine : Tiken Jah Fakoly, Corneille, Manu Dibango ou Orchestra Baobab. On comptabilise près de 50.000 spectateurs.
Parallèlement sort en librairie "Youssou N'Dour, l'enfant de la Médina", une biographie de Michelle Lahana, manager du chanteur.

"Retour à Gorée"
Durant l'année 2006, Youssou N'Dour se lance dans de nouveaux projets. Il est l'objet d'un documentaire intitulé "Retour à Gorée". Sous la caméra attentive de Pierre-Yves Borgeaud, You rencontre des jazzmen à la Nouvelle Orléans, Atlanta ou New York, répète et joue avec eux. Sorte de road movie musical, le film évoque l'esclavage et l'influence des musiques ouest-africaines dans le blues et le jazz américains. Le périple se termine au Sénégal. Youssou emmène son nouveau band sur l'île de Gorée, au large de Dakar, un lieu hautement symbolique. Ils y donnent un concert emprunt d'une forte émotion.
En mars 2007, c'est la sortie de "Amazing Grace", film de fiction réalisé par le Britannique Michael Apted qui retrace l'histoire de l'abolition de l'esclavage en Angleterre au XVIIIe siècle. Youssou N'Dour joue le rôle d'un ancien esclave d'origine nigériane, devenu poète et écrivain.
A peu près à la même période, au Sénégal, le leader du Super Etoile sort un nouvel album studio de huit titres originaux, "Alsaama Day", "bonjour". Avec ce disque, le musicien dakarois souhaite faire taire les voix qui l'accusent de manquer d'inspiration. Une tournée nationale démarre le 9 juin.
En juillet 2007, Youssou N'Dour présente en ouverture du 41e festival de jazz de Montreux son "Retour à Gorée Jazz Project". Juste avant le concert, il propose une marche de soutien aux victimes du conflit du Darfour. L'initiative est bien suivie.
Plus tard dans la soirée, sur la scène du Miles Davis Hall, il propose un répertoire très jazz, accompagné de Moncef Genoud au piano, d'Idriss Muhammad à la batterie, Grégoire Maret à l'harmonica, Pyeng Theadgill, à la voix et James Cammack, à la contrebasse. En fond de scène sont diffusées des séquences du documentaire tourné entre les Etats-Unis et le Sénégal. Le film est récompensé par plusieurs prestigieux prix (Festival du réel à Nyons, Prix Suissimage).

Discographie
Immigrés:1982
Bitim Rew:1984
Nelson Mandela:1986
The Lion:1989
Set:1990
Eyes Open:1992
Diapason Plus:1995
Guide (Wommat):1994
Lii:1996
Djamil:1996
Voices from the Heart of Africa[2]:1996
Inédits 84-85:1997
St. Louis:1997
Spécial Fin D'année Plus:1998
Joko: The Link:2000
Rewmi:2000
Le Grand Bal:2000
Le Grand Bal à Bercy:2001
Ba Tay:2001
Nothing's In Vain:2002
Youssou N'Dour and His Friends:2002
Kirikou:2004
Sant [3]:2004
Rokku mi rokka[4].:2007


Compilations
The Best of Youssou N'Dour:1995
Immigrés/Bitim Rew:1997
Best of the 80's:1998
Hey You: The Essential Collection 1988–1990:1998
Birth of a Star:2001
Rough Guide to Youssou N'Dour & Étoile de Dakar:2002
7 Seconds: The Best of Youssou N'Dour:2004
Alsamaday:2007

Salif Keïta

Nom de scène : Salif Keïta
Date de naissance : 25 Août 1949
Lieu de naissance : Mali
Style musical : World Music



Biographie


Salif Keïta naît au Mali le 25 août 1949। Né Albinos, noir de peau blanche, Salif Keïta est rejeté par sa famille qui voit en cette différence un signe maléfique। Renié, caché, isolé, Salif Keïta découvre la solitude et la honte ; il trouve réconfort auprès des animaux et puise ses ressources dans la nature। Pour tromper son ennui, Salif Keïta imite ses amis, les oiseaux, et développe des capacités vocales exceptionnelles. Seul, il se plonge dans les livres et se prend de passion pour les chants des griots, poètes itinérants, qui transmettent les traditions orales de génération en génération.

Son père, fier agriculteur de père en fils, refuse de voir son fils emprunter cette voie de saltimbanque। Persuadé de sa vocation, Salïf Keita n’a qu’une solution, quitter son village pour s’installer à Bamako.

À la fin des années soixante, Salif Keïta fait ses débuts dans les cabarets de la capitale. Séduit par le timbre si particulier de ce jeune interprète, le saxophoniste Tidiané Koné lui propose d’intégrer son groupe " Le Rail Band de Bamako ".

En 1973, il quitte le groupe pour rejoindre une autre formation, " Les Ambassadeurs ", menée par le guitariste Kanté Manfila. Le groupe se produit régulièrement dans un hôtel célèbre de Bamako avant de partir pour une grande tournée en Afrique de l’Ouest. En 1978, le groupe s’installe à Abidjan. Là, ils enregistrent " Mandjou ", un premier album, qui connaît un énorme succès commercial. Fort de ce succès, Salif Keïta et Kanté Manfila s’expatrient aux Etats-Unis et s’installent trois mois à New-York où ils enregistrent les albums " Primpin "et " Toukan " qui suscitent le même enthousiasme que " Mandjou ".

Invité au festival d’Angoulême en 1984, Salif Keita est acclamé. Charmé par la France où le mouvement afro est en plein essor, Salif Keïta quitte définitivement Abidjan et s’installe à Paris.

En 1987, il publie son tout premier album solo " Soro ". Cet opus interprété en Malinké connaît un succès immédiat en France. La même année, il est invité en Angleterre pour un concert organisé à l’occasion des 70 ans de Nelson Mandela. Entouré de stars consacrées tel Youssou N’Dour, il est intégré au cercle fermé des vedettes de la World Music. Reconnu dans le monde, Salif Keïta poursuit sa carrière ; il enregistre les albums " Ko-Yan " en 1988, " Amen " en 1991, suivi de " Folon " en 1995, " Sosie " en 1997 et " Papa " en 1999.

Après quelques années d’absence, Salif Keïta présente l'album " Moffou ". Cet opus interprété en Malinké et en Bambara est un hymne à la joie, à l’amour et évoque les bonheurs de la vie.

Acoustique et rythmé, son nouvel opus (2006) privilégie la kora et le balafon ainsi que les langues traditionnelles Malinké et Bambara. L'album "M'Bemba" est une ode à la mémoire de ses ancêtres ("M'Bemba "signifie "grand-père"). Véritable virtuose, Salif nous offre une musique radieuse dès plus respectueuse de ses origines. Un album digne et royal.


Discographie


1987 : Soro
1988 : Ko-Yan
1991 : Amen
1995 : Folon
1997 : Sosie
1998 : Papa
2002 : Moffou
2006 : M'Bemba








samedi 9 février 2008

Frédéric Désiré Ehui dit"Meiway"

Frédéric Désiré Ehui est né le 17 mars 1962 à Grand-Bassam, ville côtière située à l'est d'Abidjan. Son père, agent commercial dans une entreprise locale, est un accordéoniste amateur et sa mère chante souvent au sein de sa paroisse catholique. Tous les deux font aussi partie de plusieurs groupes locaux. Tout naturellement, Frédéric commence à chanter à l'église vers l'âge de 9 ans jusqu'à 16 ans.
Sur les bancs du collège, Frédéric se lie d'amitié avec un membre de Pace, le groupe du collège. A force de le suivre lors des répétitions, il finit par remplacer un des choristes et de toucher aux percussions. Rapidement, il devient un membre éminent du groupe. Parallèlement, il fait partie d'autres petits groupes dont Lynx ou Group. Mais Pace prend de l'ampleur et décroche en 1978 le prix Podium, très convoité en Côte d'Ivoire. Mais la répartition de la prime s'avère conflictuelle entre les membres du groupe, anciens et nouveaux et le groupe ne survit à cette récompense.
Pour Frédéric, devenu Meiway, cette séparation est presque salutaire. Il peut ainsi lancer son propre groupe, les Génitaux ou Génitos. Le succès est à l'affiche pour les huit membres qui obtiennent le même prix Podium en 1981. Tournées, bals, concerts et fêtes, les Génitaux sillonnent le pays. De plus, Meiway impose ses compositions.
Monsieur Zoblazo ! Le Génie de Bassam ! Meiway est le roi des pistes de danses africaines et avec son zoblazo, rythme issu du Sud de la Côte d'Ivoire, il a créé un style qu'il décline tout au long de sa carrière. De 200 % à 800% zoblazo, presque quinze années se sont écoulées, mais Meiway est éternel.




Zoblazo




En dépit de son succès, Meiway continue à vivre dans sa famille. Jusqu'au jour où il décide de tenter sa chance en France et d'y approfondir ses connaissances musicales. C'est ainsi qu'il débarque à Paris en 1985. Assez vite, il monte un nouveau groupe, Défense d'Ivoire, avec des musiciens africains, algériens et français. Ils décrochent le prix du club parisien l'Excalibur et font une petite carrière dans la capitale.
En dépit de son succès avec le groupe Défense d'Ivoire, Meiway travaille dans une station service pour assurer ses fins de mois. Il en devient gérant et peut ainsi économiser. De fil en aiguille et un prêt bancaire à l'appui, il arrive à financer son tout premier album, "Ayibebou", qui sort en 1989. Le succès est immédiat dans toute l'Afrique francophone. Meiway revient donc sur sa terre natale en vedette avec son groupe Zo Gang. Ensemble, ils tournent dans toute la Côte d'Ivoire, au Bénin, Burkina Faso, Ghana et Togo, entre autres. Ce disque lui vaut la récompense du meilleur chanteur de Côte d'Ivoire en 1990.
Dans ce tout premier album, on devine les prémices d'un nouveau style, le zoblazo, donc Meiway est le créateur et dont il va devenir l'emblème absolu. Brassage de différents folklores du sud de la Côte d'Ivoire, le zoblazo se veut un rythme dansant basé sur des percussions. Meiway puise ses influences dans sa propre ethnie, les N'Zema ou (aussi appelés Apollo), mais également dans d'innombrables autres styles de la Côte d'Ivoire ou de pays voisins comme le Ghana. On y trouve des éléments de fanfare, de grolo, de sidder ou d'abodan. Cette synthèse musicale inédite est habillée de sons modernes et se danse avec un mouchoir blanc en signe de joie et de pureté.




1991 : "200% Zoblazo"





Avec le deuxième album en 1991, "200% Zoblazo", le style du même nom prend résolument forme. Meiway devient une superstar. Cette fois, il est une vedette et ses tournées sillonnent l'Europe et le Canada. Le jeune Ivoirien se rapproche de son rêve suprême, soit chanter aux Etats-Unis.
Désormais, avec une grande régularité dans leur titre et dans leur fréquence (et dans leur succès), ses albums sortent tous les deux ans. En 1993, c'est "Jamais 203 - 300% Zoblazo". A cette époque, Meiway créé son fan club et son propre management. Il contrôle son image. La machine est huilée et fructueuse. Il est de loin, l'artiste le plus en vue de Côte d'Ivoire (avec Alpha Blondy dans un tout autre genre).
En 1995, sort "Appolo 95 (400% Zoblazo)", titre inspiré du nom de son ethnie. Sur le disque, on trouve de nombreux invités dont le Martiniquais Jacob Desvarieux de Kassav'. Et sur la pochette de ce dernier opus, il pose avec sa fille Astrid. Une longue tournée africaine débute en mai 96, "L'Appolo Tour 96". Cette année 96 est excellente pour Meiway qui est présent en vedette sur de nombreuses scènes à travers le monde. Le 21 juin, il participe à la Fête de la Musique à Paris, puis il entreprend une tournée américaine en juillet. Enfin, à la fin de l'été, il reçoit le prix du meilleur artiste régional lors des premiers Trophées de la musique africaine à Johannesburg en Afrique du Sud.




1997 : "Les génies vous parlent - 500% Zoblazo"





"Les génies vous parlent - 500% Zoblazo" sort en 1997. Toujours plus zoblazo, le style Meiway puise comme d'habitude dans les styles du sud de la Côte d'Ivoire. Mais cette fois, après le hi-life ghanéen de l'album précédent, Meiway s'attaque au m'balax sénégalais. Il intègre en outre, des cordes, un piano et des cuivres. Quant au message, souvent présent dans son travail, il évoque l'enfance (thème assez fréquent chez Meiway) et les traditions ancestrales.
Dans l'album suivant, "Hold Up", qui paraît en 1998, Meiway secondé par son orchestre Zo Gang, se transforme en "gangster" pour imposer le retour à une "vraie musique". Cette année-là, il est récompensé de trois prix lors de la cérémonie des Koras 98 du 5 septembre à Sun City, en Afrique du sud : meilleur artiste de l'Afrique de l'Ouest, meilleur arrangeur, et meilleur vidéo clip.
Nouveau prix dès le mois de décembre 98 pour Meiway qui reçoit le Prix du meilleur vidéo clip africain lors de la sixième cérémonie des Africar Awards à Abidjan.




2000 : "Extraterrestre"





Un an plus tard, à l'automne 2000, l'Ivoirien refait surface avec un nouvel album, "Extraterrestre", qui célèbre à sa façon ses 10 ans de carrière. Entouré entre autres de Manu Dibango ou de Jacob Desvarieux de Kassav et bien sûr de son groupe le Zo Gang International, Meiway décline à nouveau le zoblazo, cette fois à une sauce fortement latino puisque les cordes et les cuivres sont assurés par des Cubains.
Puis, exploitant un filon décidément porteur, Meiway sort fin 2001 un… "700% Zoblazo". L'album, très dansant, reprend cependant deux anciens titres ("200% Zoblazo" et "M'mpapa"). Le 8 janvier, il donne un grand concert au stade Yopougon d'Abidjan avec son groupe Zogang International.
2004 : sans surprise, 800% zoblazo démarre le huitième album de Meiway, ""Golgotha". L’Ivoirien creuse son sillon sans relâche avec des invités prestigieux, Lokua Kanza, Kodjo Antui, Koffi Olomidé, et des clins d’œil aux danses à la mode en Côte d’Ivoire, le prudencia et le coupé décalé. Sur scène, Meiway et Zogang International, restent plus que jamais une des attractions majeures du circuit africain. Le concert du 5 juillet, à la 3ème édition du Festivoire, à Abidjan, est un triomphe.
Point d'orgue à la reconnaissance de son talent, Meiway est récompensé aux Tamani 2005, trophées remis lors du Festival International de la Musique, au Mali. Il est élu Meilleur artiste de la Côte d'Ivoire.




2006 : "9ème commandement –900% zoblazo"




A un rythme régulier, le chanteur ivoirien sort des albums. C'est donc en décembre 2006, qu'est lancé sur le marché ivoirien "9ème commandement –900% zoblazo". Chrétien, Meiway rappelle son engagement pour la paix ("9ème commandement") et pour la lutte contre le sida ("Pitié"). Pour autant, il ne délaisse pas les pistes de danse et balance quelques tubes potentiels comme cet hymne à la femme, "Emeraude", ou dans une version plus hot, "le Feu de camp" un duo avec le rappeur Alibi Montana, évocation drolatique d'une émission de télé-réalité "l'Ile de la tentation".
Dés sa sortie en Côte d'Ivoire, l'album est largement piraté. Meiway fait des déclarations véhémentes contre le piratage et incrimine certains étudiants sur les campus des universités. Un mouvement étudiant tente de boycotter le concert donné à Abidjan le 16 décembre. Finalement, grâce à la médiation de son compatriote Gadji Céli, le concert peut avoir lieu.





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Discographie:



2006-2007 : 9e commandement
2004 : Golgotha
2001 : Eternel
2000 : Le Procès
1999 : Extraterrestre
1998 : Hold-up
1997 : Les génies vous parlent
1995 : Appolo 95

1993 : Jamais 203

1991 : 200% Zoblazo
1989 : Ayibebou